Les petites annonces offrent un moyen pratique de dénicher des biens usagés, de trouver un appartement ou encore de louer un chalet pour les vacances. C’est malheureusement aussi un terreau fertile pour les fraudeurs et fraudeuses qui, par différents stratagèmes, dérobent de l’argent à leurs victimes alors qu’elles croient faire une bonne affaire. Voici quelques pièges courants ainsi que des comportements sécuritaires à adopter lorsque vous achetez ou vendez en ligne. 

Un prétendu ou une prétendue propriétaire a un appartement ou une propriété de vacances à louer. Les photos semblent authentiques, la description est détaillée et le prix est souvent en dessous du marché. Parce que le logement est convoité (ou pour une autre raison crédible), un virement électronique est exigé rapidement afin de garantir la disponibilité ou la visite. Ce n’est qu’une fois sur place que l’arnaque est révélée au grand jour : la petite annonce frauduleuse a été publiée à l’insu du propriétaire légitime, en utilisant des photos volées sur les réseaux sociaux ou sur des sites Web de locations.

Ce type de fraude se voit également lors d’achat de voitures, de roulottes ou d’animaux de compagnie.

Une personne malintentionnée répond à une offre de colocation. Or, puisqu’elle prétend habiter très loin ou à l’étranger, elle n’est pas en mesure de visiter le logement. Elle envoie alors un chèque pour prouver le sérieux de sa démarche et demande que l’annonce soit retirée. Le montant reçu est trop élevé, ce qu’elle décrit comme une simple erreur — un zéro en trop qui transforme 1 000 $ en 10 000 $, par exemple. La victime est invitée à encaisser les fonds et à rembourser la différence par virement bancaire. Lorsqu’elle dépose le chèque frauduleux, elle devient non seulement responsable de ce chèque, mais perd à la fois la somme déposée et celle envoyée à l’escroc.

Ces arnaques de paiement en trop peuvent aussi être utilisées lors d’achat d’objets.

Une fausse offre d’emploi pour un poste administratif ou en télétravail est publiée, ou encore une personne dont les coordonnées ou le curriculum vitae (CV) sont accessibles en ligne est sollicitée afin de pourvoir un poste fictif. Cet emploi inexistant sert en fait à recueillir des renseignements personnels et financiers sous prétexte d’en avoir besoin dans le cadre du processus d’embauche ou pour verser le salaire par dépôt direct. Un premier chèque (frauduleux) est émis pour vérifier le bon fonctionnement du nouveau système de paie de l’entreprise. On demande enfin à la nouvelle recrue de rembourser l’argent reçu… qui est dès lors perdu.

Les stratagèmes employés sont diversifiés. Bien que les détails varient d’un type d’arnaque à l’autre, les fraudeurs et fraudeuses ont souvent recours à des approches semblables. Soyez à l’affût des arnaques et surveillez les signes ci-dessous pour vous aider à les identifier.

La personne ne demande pas d’information ou de photos? On vous offre l’emploi rapidement, sans avoir à passer une entrevue ou sans avoir à fournir de références professionnelles? Fiez-vous à votre instinct : si une offre semble trop belle pour être vraie, il pourrait s’agir d’une arnaque.

Méfiez-vous également si une propriété ou un bien est annoncé à un prix anormalement bas, même si la personne a une explication très convaincante. Il s’agit probablement d’une façon d’appâter des victimes potentielles et de leur soutirer de l’argent par d’autres moyens.

Les fraudeurs et fraudeuses prétendent qu’une avance ou qu’un dépôt est nécessaire en raison de la forte demande ou parce qu’ils se sont fait berner par des acheteuses et des acheteurs potentiels non sérieux par le passé. En fait, il s’agit plutôt d’une tactique visant à détourner des sommes d’argent auprès d’un grand nombre de personnes simultanément avant de disparaître.

À l’inverse, comme destinataire, refusez tout paiement plus élevé que celui qui a été convenu et exigez-en un nouveau du montant exact. Ce mécanisme couramment utilisé piège la victime de deux façons : par un versement initial frauduleux etle remboursement de la somme en trop.

Méfiez-vous s’il est impossible pour la personne avec qui vous communiquez de se présenter sur place : elle est à l’extérieur du pays, prend soin d’un proche malade, habite trop loin et ne souhaite pas se déplacer pour rien. Elle pourrait vous proposer d’envoyer une entreprise de courrier ou de transport pour récupérer le bien à vendre et demander par le fait même votre courriel, votre adresse complète ainsi qu’un paiement en amont. La personne ne veut pas non plus vous parler par téléphone ou vidéoconférence, en raison de la mauvaise qualité du réseau, ou elle ne veut communiquer que par courriel, par texto ou par messagerie? Faites attention. Tous ces moyens la rendent plus difficile à identifier.

Faites preuve d’une grande prudence si vous interagissez avec une personne dont le profil est peu détaillé : peu ou pas de photos, de publications ou de traces de transactions précédentes, petit nombre d’amis, membre de la plateforme depuis tout récemment… Il pourrait bien s’agir d’un compte bidon utilisé par des escrocs afin de rester anonymes.

Si vous croyez être victime d’une fraude, vous n’avez pas à vous sentir coupable : les escrocs perfectionnent continuellement leurs tactiques et peuvent se montrer extrêmement convaincants.

Si vous croyez que vos informations personnelles ont été divulguées, passez rapidement à l’action en avisant :

• votre institution financière;
• les agences canadiennes d’évaluation de crédit, TransUnion (514 335-0374 ou 1 877 713-3393) et Equifax (514 493-2314 ou 1 800 465-7166);
• Les corps policiers, afin de déposer une plainte.

Enfin, signalez l’événement sur la plateforme de petites annonces utilisée ainsi qu’auprès du Centre antifraude du Canada Lien externe au site. S’ouvre dans une nouvelle fenêtre.. Vous contribuerez ainsi à la lutte contre la fraude et à empêcher d’autres gens de tomber à leur tour dans le piège.